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Coopérer dans la crise, une condition de survie pour les filières automobile et aéronautique

Coopérer dans la crise, une condition de survie pour les filières automobile et aéronautique

Particulièrement dépendants de leurs fournisseurs et sous-traitants, les grands groupes ont tout intérêt à soutenir la santé économique de leur écosystème.

Hugues Poissonnier, Grenoble École de Management (GEM)

Plus présente et concrète chaque jour, la crise économique majeure que nous vivons, inédite par ses origines et son ampleur, nécessite d’imaginer et d’inventer des réponses et solutions nouvelles.

Les ambitieux dispositifs d’accompagnement déployés au niveau macroéconomique, par les États ou l’Union européenne notamment, témoignent d’une réelle volonté de soutenir l’activité, les entreprises et l’emploi, ainsi que d’un apprentissage certain des erreurs réalisées lors des crises précédentes.

Mais, les aides apportées à ce niveau, bien que nécessaires, ne sauraient être suffisantes. Les entreprises et organisations elles-mêmes se doivent, à un niveau plus microéconomique, de mettre en œuvre les conditions de leur résilience, très largement dépendante de celle de l’écosystème économique auquel elles appartiennent.

Cela apparaît comme une nécessité dans les industries se caractérisant par un éclatement conséquent des chaînes de valeur et dans lesquelles les achats représentent une part significative du chiffre d’affaires des différents acteurs (jusqu’à 80 % pour les principaux acteurs des filières automobile et aéronautique).

Fiona Ottaviani, Copyright Bruno Fournier

Penser la paix dans le champ de l’économie

En quoi la paix économique bouscule-t-elle les principes d’une économie néo-libérale ultra-compétitive ? Par extension, notamment dans le contexte du post-Covid-19, comment engager une réflexion sur des relations économiques apaisées ?

Entretien avec Fiona Ottaviani, économiste et membre de la chaire Paix économique, Mindfulness et Bien-être au travail de Grenoble Ecole de Management qui présente sa recherche récente.

 

L’organisation actuelle des systèmes économiques, fondée sur l’hyper-compétition, est destructrice pour l’homme et pour l’environnement. D’où la notion de « guerre économique ». La question de « l’harmonie sociale » constitue pourtant, en théorie, l’une des résultantes des systèmes néo-libéraux. Pouvez-vous la définir ?

L’harmonie sociale, telle qu’elle est vue par les néo-libéraux, est synonyme « d’équilibre concurrentiel ». Cette conception de la régulation par le marché évince toute réflexion sur les rapports de violence produits par le système capitaliste. L’idée sous-jacente est que la régulation du monde social devrait être assurée essentiellement par le marché, qui serait le lieu de rencontre des intérêts égoïstes des acteurs économiques. Le trait commun des systèmes ultra-libéraux repose sur le postulat suivant : le marché – la rencontre entre l’offre et la demande – est le meilleur instrument de régulation, garant de l’harmonie sociale. L’harmonie sociale est une mystique qui occulte toute réflexion sur les rapports de pouvoir au sein de l’économie.

Huges Poissonnier, Copyright Bruno Fournier

Quand l’effort de guerre redistribue les cartes de la filière alimentaire

Dans la guerre menée contre le coronavirus, agriculteurs, industriels et distributeurs se sont positionnés en première ligne pour nourrir les Français. Pour faire face à la multiplication des faiblesses, créées par la crise tout au long de la filière, les acteurs n’ont eu d’autre choix que la solidarité. Eclairage sur une mobilisation sans précédent.

Entretien avec Hugues Poissonnier enseignant-chercheur à Grenoble Ecole de Management, et membre de la chaire de recherche Paix économique, Mindfulness et bien-être au travail. Il dirige également l'IRIMA – Institut de Recherche et d'Innovation en Management des Achats –, et intervient régulièrement dans les entreprises pour des formations sur mesure ou des conférences.

 

Quelle est votre analyse des initiatives solidaires entre les acteurs de la filière agroalimentaire – producteurs, industriels et distributeurs – durant la crise du Covid-19 ?

Ces initiatives sont à saluer, et font essentiellement échos à des intérêts économiques bien compris, même si des motivations purement bienveillantes ou philanthropiques sont également observées. Ces initiatives ont d’abord consisté à préserver tout un écosystème en période de crise sanitaire, en engageant des relations partenariales avec les fournisseurs. En effet, si l’on perçoit tout l’intérêt de collaborer lorsque tout va bien – via la co-innovation notamment, afin de créer de la valeur ajoutée dans l’ensemble de la chaine –, ce que j’appelle la « collaboration de crise » est très différente.

Dans ce cas, il s’agit d’accompagner les fournisseurs, de leur tendre la main pour leur permettre de faire face à une réalité difficile. Ces initiatives se sont traduites par le fait de raccourcir les délais de paiements permettant ainsi de pallier en partie les problèmes de trésorerie, de lisser (ou délisser, selon les cas) les commandes, etc. Quand tout va mal, comme en contexte de Covid-19, le danger perçu et la peur qui en découle contribue à un recentrage sur le court terme et sur l’interne. On assiste à ce que les psychologues nomment la « réduction du champ attentionnel ». Alors que tout l’enjeu, justement, est de porter le regard au-delà, d’élargir le champ attentionnel pour envisager les impacts des décisions à long terme et pour intégrer les partenaires, notamment les fournisseurs, dans la réflexion : il s’agit de raisonner en « entreprise étendue » et de prendre réellement soin de l’écosystème économique.

Rompre avec l'individualisme ambiant - Pixabay

Quand l’individualisme rompt… grâce au confinement

Taxées de bien des maux – notamment de rompre le lien social –, les technologies de l’information et de la communication ont nourri, lors du confinement, nos besoins fondamentaux d’interactions sociales, témoignant de leur grande utilité sociale.

 

Tel est l’objet d’un article de recherche, paru dans The Conversation, en mars 2020, qui est intitulé : Rester chez soi et rompre avec l’individualisme ambiant. Caroline Cuny, docteure en psychologie cognitive et enseignante-chercheure au département marketing de Grenoble Ecole de Management (GEM) et membre de la chaire, ainsi que Marianela Fornerino et Mathieu Pinelli, enseignants-chercheurs à GEM, ont d’abord mis en exergue les manifestations de solidarité qui se sont organisées, très vite, sur le terrain à l’échelle individuelle et collective, hors des réseaux sociaux, constatant que le confinement, qui menace les besoins d’interactions sociales, a recréé des gestes solidaires d’autant. Tous trois analysent ensuite le véritable enjeu de cette période de confinement, consistant notamment à se sentir « en contact » au sein d’une communauté humaine. Le partage d’expériences, via les interfaces numériques, a dès lors joué un rôle essentiel, en alimentant le sentiment de présence sociale. Soit, l’idée de se sentir en lien, dans une relation d’intimité et d’immédiateté avec une personne réelle.

 

Lire l'article paru sur The Conversation : Rester chez soi et rompre avec l’individualisme ambiant.

 

Etudiants Grenoble Ecole de Management copyright Pierre Jayet

Gestion de conflits, paix intérieure et relations apaisées

Privilégier l’écoute active, la mindfulness et le dialogue apaisé, pour passer d’un désaccord à un accord et transformer la gestion de conflit en relations pacifiées ? C’est tout l’enjeu du cours de spécialisation, qui est consacré à la gestion et la pacification des relations conflictuelles, délivré par Agnès Muir-Poulle, coach individuel et d’équipes, enseignante à Grenoble Ecole de Management, et membre de la Chaire Paix économique.


Comprendre ce qui se passe durant une crise ; comment une crise devient un conflit ; mieux se connaitre en situations de tension ; acquérir des compétences émotionnelles, relationnelles et de communication. Et découvrir ce qu’est la mindfulness, tels ont été les objectifs d’un cours de spécialisation, dédié à la gestion de conflits et aux relations apaisées sur un format de 27 heures, délivré par Agnès Muir-Poulle, coach individuel et d’équipes, enseignante à Grenoble Ecole de Management, et membre de la Chaire Paix économique. En témoignent, les récits des étudiants, rapportés dans leurs journaux d’apprentissage sur les enseignements fondateurs pour eux. « Pour interagir avec les autres, dans un dialogue non-violent, je retiens qu’il est nécessaire avant tout de cultiver la paix intérieure. Pour cela, il faut apprendre à se connaitre et à s’écouter.

La paix intérieure, c’est la conscience et l’acceptation de soi, c’est se concentrer sur ce que l’on est plutôt que ce que l’on fait, c’est le fait d’identifier ses émotions », relève l’un des étudiants ayant participé à cette spécialisation. Un autre poursuit : « Cultiver la paix permet de créer des bénéfices multiples pour l’individu et son entourage. Se concentrer sur des actions basées sur la gentillesse et la bienveillance génère naturellement moins de fatigue et confère la sensation positive de faire du bien autour de soi. Ce sont des sensations personnelles positives. Pour l’entourage, ces actions permettent de renforcer les liens, de provoquer du bonheur et de partager des émotions positives. Cultiver la paix, c’est réfléchir à ses actions et permettre à autrui de les observer afin de pouvoir être considéré comme un être humain qui cultive la paix. »

 

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Manon Pacheco
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