De gauche à droite: Marie-Laure Salles Djelic, Directrice de Sciences Po Paris Ecole du Management et de l'Innovation - membre du jury, Alban Lemoine - Directeur Général Délégué GSF Orion, Pauline Lenoir - Préparatrice Physique et mentale GSF Propreté, Antoine Raymond, PDG ARaymond - membre du jury, copyright Bruno Moyen

Face aux accidents de travail, GSF Propreté joue la carte du bien-être

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Grenoble Ecole de Management organisait le 14 mai ses premiers Trophées de la Paix économique, pour valoriser le déploiement de projets axés sur le bien être au travail et l’innovation dans les relations entreprises - structures publiques - société. 75 entreprises, collectivités, associations françaises et étrangères ont déposé une candidature, et 10 ont été récompensées. L’article ci-dessous présente le projet de GSF Propreté, récompensé dans la catégorie Développement de la personne pour les organisations de + de 5000 salariés.

Confronté à des accidents peu graves mais répétitifs, GSF Propreté a analysé le travail de ses équipes de nettoyage sous l’angle physiologique et nutritionnel. Une approche qui a montré la nécessité d’apporter aux salariés certaines bases en préparation physique et en diététique. La démarche, plébiscitée en interne, a aussi séduit des clients du Groupe.

Quand un salarié d’une entreprise de propreté nettoie des bureaux, des commerces, des usines, des hôpitaux, il fait preuve d’un engagement physique et mental considérable. Pourtant, dans ce secteur d’activité, personne n’avait abordé la question des accidents de travail sous cet angle. En particulier GSF Propreté, qui cherchait encore fin 2018 de nouvelles pistes pour les réduire.


Analyser le poste de travail comme une pratique sportive

« Malgré les formations gestes et postures, l’acquisition de matériels ergonomiques ou les changements d’organisation, nos chiffres ne baissaient pas », raconte Alban Lemoine, directeur de la région Bourgogne — Franche-Comté. Certes, les accidents étaient rarement graves ; il s’agissait de déchirures musculaires, de chutes, de pincements. « Mais ce ne sont pas des événements anodins : ils pénalisent le salarié, son équipe et nos clients».

La démarche lancée début 2019 consistait à analyser les postes de travail comme s’il s’agissait d’une pratique sportive. Trente collaborateurs volontaires ont porté pendant deux semaines une montre connectée qui enregistrait leur niveau de stress et d’effort, leur fréquence cardiaque, leur nombre de pas, leur dépense calorique et la qualité de leur sommeil. En parallèle, une sophrologue a mené des entretiens auprès de 20 salariés pour cerner leurs rythmes quotidiens, leurs habitudes alimentaires et leur gestion physique au travail.

Ces données, croisées avec une analyse des accidents et un arbre des causes, ont dégagé des conclusions stupéfiantes. « Certains agents marchent 15 km par jour. D’autres occupent des postes où ils brûlent 800 kilocalories à l’heure, comme un cycliste professionnel en plein effort. Beaucoup arrivent à jeun le matin, très peu s’échauffent avant de commencer le travail ou pensent à s’hydrater. Autre constat : après ces journées très physiques, le sommeil est souvent perturbé, donc peu réparateur.»


Ateliers de formation et distributeurs de fruits secs gratuits

Le plan d’action déployé à partir de la mi-mars découle de cet état des lieux. Pauline Lenoir, la sophrologue, a animé des ateliers par groupes de dix salariés. Au programme : gestes d’échauffement et de mobilisation articulaire, étirements, exercices de mise au repos de fin de journée pour se préparer au sommeil ; mais aussi conseils diététiques, recettes de barres énergétiques bio, éclairages sur la gestion de l’effort des sportifs…

En parallèle, une centaine de distributeurs de fruits secs sont déployés sur les sites clients. Le choix est vaste et appétissant : abricots, figues, raisins, cranberries, kiwis, bananes... « C’est un apport d’énergie plus qualitatif et plus durable que celui des barres chocolatées que nos collaborateurs achetaient en cas de coup de fatigue.»

Ces actions ont été très bien perçues par les intéressés. « Ils y ont vu une marque de considération et de respect pour leur travail et leur intégrité physique». En parallèle, certains ont été dotés de camels bags pour boire plus facilement sans quitter leur poste. Les tâches les plus fatigantes de collaborateurs âgés ont été allégées ; mais on utilise davantage leur expérience, par exemple pour vérifier des chantiers.

Il est trop tôt pour observer un impact sur les accidents. Mais Alban Lemoine a déjà convaincu le Groupe de déployer le projet dans toute la France. De même, certains de ses clients vont suivre le mouvement. « Quand un fournisseur affiche ainsi ses actions pour le bien-être au travail, les salariés du client ont envie d’en bénéficier aussi.»

 

        

Les points forts du projet

  • Des actions centrées sur la santé physique et mentale
  • Une approche pragmatique et « terrain » de la sécurité au travail
  • La valorisation de salariés qui exercent un métier peu reconnu
  • La présentation et le partage du projet avec les client

    

 

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